Les escargots

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Nature
  • Commentaires de la publication :1 commentaire

Passons en revue nos espèces les plus communes d’escargots. Certaines, emblématiques, sont bien connues, autant pour leur qualités culinaires que pour les désagréments qu’elles peuvent causer aux jardiniers. D’autres en revanche, aquatiques ou à l’inverse adeptes des milieux secs (ce qui peut paraître contre-intuitif…), passent facilement inaperçues.

Cet article est encore en cours de rédaction.

Les “poids lourds” (Helix pomatia, Helix aspersa) :

Nos deux espèces les plus connues et les plus imposantes. L’escargot de Bourgogne (H. pomatia), géant parmi nos gastéropodes (5cm de haut), est assez peu exigeant dans le choix de ses habitats, même si il s’épanouit logiquement le plus sur des sols calcaires. On le retrouve principalement le long des haies et des lisières humides, parfois dans le vignoble (il évite les milieux ouverts). Lors des périodes de froid hivernal, avec une température qui n’excède plus les 15°C (voire de sécheresse estivale), l’activité est ralentie : l’animal s’enterre et puise dans ses réserves pendant 5 mois. La coquille, imposante et homogène, ne présente jamais de bandes sombres très contrastées comme chez l’escargot turc. La reproduction (en mai-juin) aboutit à la ponte de cinquante à cent oeufs assez gros (un demi centimètres), enterré à 10cm sous le sol.

Le petit gris, plus répandu que le précédent et réputé plus adaptable, est aussi plus variable d’aspect : sa coquille, plus petite (3.5/4cm), à base brun clair parcourue de bandes gris sombre plus ou moins larges, présentent des variations particulièrement spectaculaires chez les jeunes individus, avec des spécimens rosés ponctués de bordeaux ! On le trouve évidemment partout, avec une affinité toute particulière pour le bocage et les jardins comportant tas de bois et murets de pierres sèches. Certains composts et murs recouverts de lierre présentent des densités de jeunes impressionnantes.

Les colorés (Cepaea nemoralis, Cepaea hortensis) :

Ces escargots de moindre stature (moins de 3cm de diamètre) que l’on rencontre très fréquemment dans nos jardins, et qui impressionnent toujours par la diversité de leurs coquilles en matière de patterns et de couleurs, comportent en fait deux espèces majoritaires : l’escargot des haies, aussi appelé escargot des bois (C. nemoralis), et l’escargot des jardins (C. hortensis). L’identification est assez délicate compte tenu de l’extrême variabilité des coquilles, qui peuvent varier du rosé au brun clair / blanc cassé parcouru d’un nombre variable (jusqu’à 5) de bandes sombres, en passant par le jaune uniforme. Ce polymorphisme, d’origine génétique, semble influencé par le climat, la visibilité par les prédateurs et l’origine géographique. L’escargot des haies se distingue de son cousin par son péristome (bord d’ouverture de la coquille) brun foncé (blanc ou jaune chez l’escargot des jardins), mais ce critère n’est pas toujours fiable. Il est également un peu plus grand et courant.

Ces deux espèces ont une coquille bien moins résistante que les Bourgogne ou petits gris, elles sont donc régulièrement prédatées par les grives musiciennes, qui les fracassent contre une pierre ou une souche. Les reliefs de ces repas sont appelés “forges à grives”.

Les forestiers (Pomatia elegans, Helicodonta obvoluta, Clausilia sp) :

De nombreuses espèces d’escargots fréquentent la litière forestière, se nourrissant de matière végétale en décomposition (bois mort notamment). C’est le cas de l’élégante striée (P. elegans), petit escargot (1cm max) impossible à confondre, largement inféodé aux environnements calcaires. On le retrouve sur des terrains pentus et moussus, souvent en forêt, mais ce n’est pas une constante : les pelouses calcaires peuvent également présenter des densités importantes. La coquille, extrêmement dure, est refermée par un opercule tout aussi solide et imperméable, ce qui rend cette espèce très résistante aux évènements de sécheresse intense. Son nom renvoie à ses stries très fines et régulières, perpendiculaires aux stries de croissance.

Les veloutées, qui n’excèdent que rarement le centimètre de diamètre, ont une particularité qui leur a donné leur nom : elles ont une coquille recouverte de petits poils de 1mm. Ce n’est toutefois par une exclusivité, d’autres escargots présentent également une certaine pilosité. Ces poils, dont le rôle est encore méconnu, peuvent se raréfier voire disparaître chez les individus les plus âgés. Parmi elles, la veloutée plane (H. obvoluta), celle que l’on rencontre le plus fréquemment, se distingue par sa forme… aplatie. Plus active la nuit, elle se trouve alors aisément sur les arbres morts, en forêt humide.

Les clausilies, reconnaissables à la forme effilée et très affinée à l’extrémité de leur coquille brun sombre, se répartissent en plusieurs espèces très difficiles d’identification. Elles sont également nocturnes et se rencontrent aussi sur le bois mort. Moins forestières que les veloutées, on les retrouve occasionnellement dans les haies ou les jardins.

Les escargots des pelouses (Helicella itala, Maillots) :

L’émergence des escargots est généralement associée à la pluie dans l’imaginaire collectif, mais cela ne veut pas dire que les milieux les plus secs sont inoccupés. Les pelouses calcaires notamment, encore bien implantées en Bourgogne et particulièrement dans la région Mâconnaise, présentent un cortège d’espèces d’escargots bien caractérisé. L’ hélicelle trompette (H. itala) est typique de ces milieux. Elle est aisément reconnaissable à sa forme aplatie et sa coloration claire voire blanche, ornée de bandes sombres (parfois absentes) qui suivent les 5 à 6 tours de sa petite (un gros cm de diamètre) coquille. En période de forte chaleur, elle est connue pour ses ascensions le long des tiges d’herbacées, qui lui permettent de s’éloigner de la chaleur du sol. Couplé à son opercule de mucus imperméable, cette stratégie lui permet de survivre aux étés les plus rudes.

Les maillots regroupent de nombreuses espèces qui peuvent selon les cas fréquenter les milieux ouverts et forestiers, mais la plupart évitent les zones trop humides. Leurs coquilles peuvent avoir la forme d’un petit oeuf, certaines se rapprochent de celle de la clausilie, en plus courte et bombée. Bon nombre de maillots e retrouvent le plus fréquemment dans des anfractuosités rocheuses. Sur la commune, ils sont le plus souvent observés dans les zones les plus pentues et minérales de la pelouse calcaire de Champagne. Mais avec leur petite taille (quelques millimètres), ils passent souvent inaperçus.

Les aquatiques (Stagnicola, Galba et Radix, Physa, Planorbidae, Hydrobiidae, Succinea, Ancylus) :

Moins connus du grands publics, les escargots aquatiques ont pourtant un rôle essentiel dans le fonctionnement de ces écosystèmes, au delà de leur caractère bio indicateur (leur diversité et leur abondance peuvent nous informer sur la qualité chimique de l’eau). La plupart d’entre eux peuvent ramper sous la surface de l’eau : ils se nourrissent alors du biofilm bactérien. Le reste de leur alimentation se compose de matière organique en décomposition, végétale ou animale : ce sont de véritables éboueurs des plans d’eau !

Les limnées sont leurs plus gros représentants : la limnée stagnante peut atteindre les 4 – 5 cm de long, mais localement, on trouve surtout le genre Stagnicola, plus petit (2.5cm).. Assez résistante au froid, elle fréquente les eaux très calmes des étangs ombragés, sans poissons ou presque (les plans d’eau forestiers sont les plus favorables) et suffisamment profonds : les densités peuvent alors atteindre les 30 individus au mètre carré. D’autres limnées plus petites et moins allongées (genre Radix) se retrouvent dans les zones calmes des rivières et de certaines mares. Les tentacules sont caractéristiques : plats et triangulaires. Les coquilles varie du brun au noir mat.

Les physes, plus petites que les limnées (rarement plus de 1cm), sont également un peu moins abondantes. Elles s’en distinguent également par des tentacules plus fins et un enroulement senestre de leur coquille (vers la gauche lorsque l’on regarde l’animal du dessus), qui est jaunâtre et parcourue de “veines” brunes. Tout comme les limnées, elles sont dotées de poumons leur permettant de respirer l’air atmosphérique. Présentes dans les eaux bien oxygénées, on les retrouve dans la plupart de nos rivières. Elles étaient autrefois très abondantes au lavoir du bourg.

Les planorbes, identifiables à leur coquille aplatie, souvent foncée, se retrouvent dans les eaux calmes et tolèrent des eaux pauvres en oxygène. Les planorbes locaux sont généralement sombres et de petite taille (un demi centimètre), et assez peu abondants, excepté dans certaines mares forestières.

Les hydrobies sont de minuscules (3-5 mm) petits escargots à coquille allongée, bruns noirâtres, très abondants dans nos rivières (jusqu’à une cinquantaine d’individus sur une pierre de la taille d’un poing). De nombreuses espèces ont été introduites de Nouvelle Zélande et sont devenues invasives dans nos contrées. Localement, elles se cantonnent aux zones peu profondes des affluents de la Mouge : elles sont particulièrement bien implantées sur la Petite Mouge. Leur présence en abondance indique généralement un réchauffement régulier du cours d’eau.

L’ambrette amphibie est un escargot au corps et à la coquille jaunâtre. Sa coquille, très fragile et translucide, ne dépasse pas les 2cm. Comme son nom l’indique, elle n’est pas vraiment aquatique : on la retrouve généralement sur les prairies de fauche humides, le long des rivières. Elle est connue pour parfois héberger un ver parasite dans ses tentacules, ce qui leur donne une coloration rayée assez improbable. Plus visible des oiseaux, l’ambrette se fera gober par quelque malheureux volatile, qui est l’hôte final du parasite…

Les ancyles affectionnent les zones plutôt vives des rivières, où ils restent accrochés aux rochers : la forme de leur coquille conique au sommet recourbé, en forme de “bonnet” (jusqu’à 8mm), leur permet de résister au courant. La seule espèce connue est dépourvue de poumons (respiration à travers le tégument), et réputée sensible à la pollution. Localement, on les retrouve sur toutes les rivières, avec des abondances particulièrement fortes sur la Petite Mouge et certains secteurs du Talenchant.

Cette publication a un commentaire

  1. Lancelot

    A compléter.

Laisser un commentaire